SAINT-QUENTIN Le lycéen avait broyé la mâchoire d’un camarade pour une fille
« C’est une histoire intéressante », ironise la présidente, Julie Mancilla, à la lecture des faits lors de l’audience du mardi 28 octobre. Le prévenu, un élève de bac pro du lycée Colard-Noël de Saint-Quentin (Aisne), âgé de 20 ans, écoute. Le 15 avril, il a littéralement broyé la mâchoire d’un camarade de classe. La victime est absente lors de l’audience. Son avocat, Me Philippe Vignon, s’emporte : « Mon client a été victime d’une grave violence de la part d’un chevalier servant de pacotille. »
Le 15 avril, quand le prévenu sort du bus, il s’en prend directement à son camarade. Il est las de le savoir harceler une jeune demoiselle. Alors, à sa sortie du bus, il se dirige vers lui et lui assène un violent coup de poing à droite du visage. Il ne s’arrête pas là et le saisit à la gorge. C’est l’intervention de la jeune fille -dont le rôle reste assez trouble- qui le fait lâcher prise. Après cette violente altercation, la victime rentre en cours, complètement sonné et la bouche ensanglantée. Il est d’abord conduit à l’infirmerie, puis au centre hospitalier de Saint-Quentin puis à celui d’Amiens. Le certificat médical atteste d’une Incapacité temporaire totale (ITT) de six semaines.
La procureure, Lucile Moutier, prend la parole : « Nous sommes dans une mauvaise série pour ado : une jeune fille attise le feu entre les deux garçons ce qui conduit au coup : un coup unique mais extrêmement violent. » Elle requiert 150 heures de travail d’intérêt général qui, s’ils ne sont pas effectués, conduiront le jeune prévenu en prison pour trois mois.
L’avocat du prévenu, Amaury Berthelot, intervient : « Mon client a réitéré ses excuses. » D’abord à la famille puis à la barre. « Ce n’est pas un garçon violent. Il n’a jamais fait parler de lui. » Il met en avant les bons résultats scolaires de son client. Cette altercation du 15 avril, à 8 h 50, à l’entrée du lycée lui a valu une expulsion de trois jours. La présidente rappelle que la victime ne pouvait plus parler et a dû se nourrir à la paille pendant plusieurs jours.
Le tribunal a condamné le jeune Saint-Quentinois à 105 heures de TIG et à dédommager la victime.
Source : Alice Meunier, Courrier Picard