Laon: le père fait une clé de bras à son fils d’un mois
Un Laonnois a été condamné hier à deux ans de prison, dont dix-huit mois avec sursis, pour avoir cassé le bras de son bébé âgé d’un mois.
Les pleurs du jeune homme et les arguments de Me Cyrille Bouchaillou, son avocat, sur « la vie qui ne l’a pas épargné», n’auront pas convaincu les juges. Un Laonnois de 26 ans a été condamné jeudi par le tribunal correctionnel de Laon, à deux ans de prison dont dix-huit mois avec sursis pour des violences commises sur son fils âgé d’un mois.
Les faits remontent au 5 septembre lorsque les pompiers sont appelés pour soigner le bras cassé d’un bébé. Dans un premier temps, les parents racontent aux policiers que leur enfant se serait cogné le bras contre le robinet du lavabo, dans lequel il prenait un bain. Une version qui a vite été contredite par un pédiatre de l’hôpital de Laon où est soigné le nourrisson.
Un contexte familial difficile et un enfant traumatisé
Le jeune père finira par avouer que ce soir-là, c’est en retournant son fils qui pleurait dans son lit qu’il lui aurait cassé l’humérus. « Vous aviez beaucoup bu, sept whiskies au total, je crois ? » l’interroge Martine Brancourt, la présidente du tribunal. Le jeune homme acquiesce. L’alcool, les disputes, c’est le quotidien de ce jeune couple déjà suivi par les services sociaux.
À la suite de ce geste, le petit bonhomme a dû être hospitalisé durant un mois. Lui et sa sœur, âgée de 18 mois, ont été placés dans deux familles d’accueil. Aujourd’hui, les parents n’ont le droit de voir leurs enfants que deux heures par semaine. À l’évocation de ces visites, le prévenu se met à pleurer. « Je n’arrive plus à prendre mon enfant dans les bras, j’ai peur de lui faire mal », raconte-t-il. Une démonstration de sentiments qui n’a pas ému l’avocate de la partie civile, Me Ségolène Vignon. « Depuis les faits, cet enfant âgé aujourd’hui de 6 mois présente des troubles du sommeil et de l’alimentation. Il est impossible de lui toucher le bras et il a une peur indescriptible des hommes. Lorsqu’il voit son père, sa famille d’accueil le décrit comme nerveux les jours suivants. Même s’il n’était âgé que d’un mois au moment des faits, il est traumatisé », décrit-elle.
La tête basse, le prévenu écoute sans broncher. Et affirme qu’aujourd’hui, il est sobre, il ne souffre plus d’alcoolisme et n’a qu’une envie : récupérer ses deux enfants pour enfin fonder une vraie famille.
Source : Pénélope Milan pour l’Aisne Nouvelle